Diane Nuteau est une professionnelle aux multiples talents, exerçant en tant que formatrice, facilitatrice d’ateliers et méta-coach. Sa mission principale consiste à accompagner les dirigeants d’entreprises et les entrepreneurs dans la gestion de leurs activités quotidiennes, en les aidant à maximiser leur potentiel et à atteindre leurs objectifs professionnels. Dans cette entrevue, elle nous présente les différents domaines dans lesquels elle intervient et partage des réflexions précieuses sur les meilleures pratiques de gestion en entreprise.
J’ai vu sur votre profil LinkedIn que vous êtes en mission. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette mission?
Effectivement, ce post sur LinkedIn est un rappel de ma mission personnelle et professionnelle. Cela est lié à ma raison d’être, le « purpose », le « BIG WHY ». Ce post a pour objectif d’inciter d’autres femmes à se poser la question ; quelle est ma raison d’être? En quoi est-ce que je fais une différence et comment je crée de l’impact là où je suis.
Pour ma part, ma raison d’être est de renforcer les capacités de ceux qui sont autour de moi – ce qu’on pourrait nommer « empowerment ». J’ai choisi le métier de formatrice, de facilitatrice d’atelier et de méta-coach pour le développement professionnel et personnel en fonction de cette mission. C’est ce qui me motive chaque matin à me réveiller et à aller travailler avec passion.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement?
En ce moment, je propose 3 services phares, notamment ;
- la formation en communication d’entreprise – comment améliorer les relations interpersonnelles,
- des ateliers d’intelligence collective – pour favoriser l’alignement stratégique et également pour accélérer les projets d’entreprise,
- des sessions de méta-coaching pour le développement personnel et professionnel.
Ce service s’adresse principalement aux cadres et directeurs d’entreprises. A mes débuts, j’avais principalement des directeurs de PMEs, mais depuis la Covid-19, la demande pour le coaching de cadres (managers, responsables de département) a augmenté.
La nouvelle addition à ces projets est l’atelier « The Vision Board with Diane Nuteau ». C’est suite à des sessions de coaching en entreprise que j’ai compris qu’il faudrait rendre le coaching plus accessible en dehors des entreprises! Permettre à des individus de travailler sur soi-même afin de se « retrouver » et de pouvoir faire de meilleurs choix, d’imaginer une direction qui soit alignée à leurs besoins et à leur personnalité.
Vous travaillez avec des start-ups et des PME. Quelles sont les principales difficultés rencontrées par ces derniers?
Suite à mon expérience en travaillant avec des startups et des PMEs, j’ai noté premièrement qu’il y avait le besoin d’avoir un vis-à-vis pour un ping-pong intellectuel. C’est-à-dire que l’entrepreneur est doué dans son activité, hors, il y a tellement de casquettes qu’il/qu’elle doit adopter pour le bon fonctionnement de son entreprise, que cela peut être lourd à porter.
En atelier ou en coaching avec moi, ils ont la possibilité de sortir le nez du guidon, de prendre un temps de recul, de voir la situation sous des angles différents avant d’entamer la marche à suivre, c’est-à-dire être accompagnés dans une réflexion stratégique pour le court terme, le moyen terme et le long terme.
En deuxième lieu, j’ai noté que les startups et PMEs ont du mal à retenir leurs talents. Que l’offre proposée aux employés doit être à la hauteur de ce que le marché propose. Hors, quand on est une startup, les moyens financiers sont moindres pendant les 3 premières années. L’entrepreneur doit alors trouver d’autres formules pour retenir ses talents tels qu’une bonne culture d’entreprise, les valeurs, la mission, la nature du métier, la création d’un environnement sain pour le développement professionnel et personnel. Une entreprise ayant pour objectif d’innover est un autre facteur qui, selon moi, retient l’employé car ce dernier a l’envie de participer à cette percée, et le sens d’appartenance peut alors avoir lieu.
Le troisième point, selon moi, est la difficulté de « scale up ». Comment mettre en place des structures solides pour le long terme tout en s’assurant du bon fonctionnement de l’entreprise. Ceci est une étape cruciale pour toutes les PMEs et Startups et être accompagné par les bonnes personnes fera toute la différence. On peut alors avoir recours à un mentor ou un consultant pour ce type de besoin.
Faut-il absolument être créatif pour se lancer dans l’entrepreneuriat?
Je pense que la créativité est un élément important. Entreprendre équivaut à prendre des risques également. Maurice étant un marché saturé, il est souhaitable que l’entrepreneur adopte la « blue ocean strategy ». C’est être à la poursuite de la différenciation et du faible coût pour ouvrir un nouvel espace de marché et créer une nouvelle demande. Cela relève de plusieurs facteurs dont la créativité, l’innovation, la connaissance du marché, la connaissance de ses compétiteurs, la connaissance des collaborateurs clés parmi tant d’autres éléments.
La créativité de l’entrepreneur serait de capturer un espace de marché incontesté, rendant ainsi la concurrence non pertinente. Être créatif c’est également d’avoir l’opinion que les frontières du marché et la structure de l’industrie ne sont pas une donnée et peuvent être reconstruites par les actions et de nouvelles croyances des acteurs de l’industrie.
Diriez-vous qu’il est plus difficile pour une femme entrepreneur de réussir?
On me pose souvent cette question, et ma réponse est la même, je pense que c’est un défi pour n’importe quel entrepreneur de réussir, homme ou femme.
La nature de mon métier me permet d’avoir accès à des informations très confidentielles et je réalise les efforts que plusieurs entrepreneurs font pour y arriver. Hors, quand il s’agit de la femme, il y a plusieurs facteurs qui rendent l’entrepreneuriat difficile. Comment jongler entre le rôle de mère, épouse et chef d’entreprise? Je note que même si la femme est à la recherche de l’égalité et de l’autonomisation, son rôle de mère et d’épouse reste inchangé. Les tâches restent les mêmes alors que la charge de travail en tant que femme entrepreneur est multipliée par deux, voire même trois.
Comment pallier cela? Je n’ai pas encore la réponse.
Par expérience, j’ai noté qu’en tant que femme, qu’il y a un besoin de se frayer un chemin pour y arriver. Il faut doubler les efforts pour se faire respecter, pour que vos idées soient acceptées. Il y a un besoin constant de devoir faire ses preuves.
Ce qui est réconfortant pour la femme et pour les générations à venir, c’est l’implémentation des objectifs de développement durables (ODD). Ces objectifs et cibles constituent pour les États une feuille de route commune de la transition vers un développement durable. Trois buts essentiels sont poursuivis, notamment : lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices ; faire face au défi climatique ; mettre fin à l’extrême pauvreté. Je fais référence ici à l’ODD 5 – Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles. Si cela se concrétise, nous serons sur la bonne voie.