La dette publique a atteint Rs 460 milliards à la fin de septembre dernier, c’est une hausse de plus de Rs 11 milliards en trois mois et de Rs 25 milliards en six mois. La dette publique se situe à 85,2% par rapport au produit intérieur brut (PIB) mauricien.
Selon les données du ministère des Finances, la dette locale du gouvernement central s’élevait à Rs 326 milliards en septembre 2022 contre Rs 311 milliards en juin 2022, et Rs 301 milliards en mars 2022. Le gouvernement avait également des dettes extérieures se montant à Rs 76 milliards, représentant une baisse de Rs 8,6 milliards en trois mois et Rs 12,8 milliards en six mois.
Notons que 44,3% des dettes extérieures du gouvernement central sont libellés en euros (753 millions d’euros/Rs 33,6 milliards), 17,6% en Special Drawing Rights du FMI (Rs 13 milliards), 12,8% en yen (Rs 9,7 milliards) alors que les dettes en dollars s’élèvent à USd 102 millions, soit Rs 4,6 milliards, représentant 6,1% des dettes extérieures.
L’ardoise des entreprises publiques augmente de Rs 46 milliards en mars 2022, à 53,2 milliards en juin 2022 et Rs 58,5 milliards en septembre dernier. Les dettes des entreprises publiques ont augmenté de près de 27% en six mois. Des Rs 58,5 milliards dues par ces entreprises, Rs 37 milliards sont garanties par le gouvernement central.
Dans son dernier Article IV sur Maurice, le Fonds Monétaire International a prévenu que la dette publique mauricienne restera soumise à des vulnérabilités et des risques notables. “L’analyse de viabilité de la dette publique indique que les vulnérabilités de la dette restent élevées. Le scénario de référence est sensible à une série de chocs, en particulier les chocs de passif éventuel affectant le secteur financier et le bilan de la BOM. Le ratio de la dette au PIB, qui a considérablement augmenté au milieu de la pandémie, devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme”, a souligné l’institution de Bretton Woods.
Cette dernière recommande plus loin que le gouvernement se fixe comme nouveau point d’ancrage pour la dette à moyen terme, soit 80 % du PIB, par rapport au point d’ancrage de 60 % du PIB abrogé au début de la pandémie. Cela devrait prendre environ 5 ans pour que la dette publique baisse à 80% du PIB, selon le FMI. “Pour réduire la dette vers le point d’ancrage proposé, une règle opérationnelle pourrait être adoptée consistant en un plafond pour le besoin de financement global de 3 % du PIB à partir de l’exercice 2022/23. Pour limiter les effets négatifs de cette règle sur la croissance économique, une période de transition de cinq ans pourrait être autorisée au cours de laquelle le besoin de financement diminuerait progressivement à 3 % du PIB au cours de l’exercice 2027/28 et au-delà, poussant le ratio d’endettement vers le point d’ancrage au cours de l’exercice 2026/ 27”.