Préserver la planète et protéger l’environnement en se tournant vers le développement durable. Pour y arriver, tous les gestes comptent… Conscient de cela, Mujahid Emambokus a fondé sa startup Morivert qui veut contribuer à diminuer les impacts environnementaux. Sa petite équipe se concentre à faire de la collecte du papier journal pour produire un crayon papier recyclé…
Publié dans Investor’s Mag, 21e édition, 22 Juin – 22 Août
C’est peut-être un simple objet, mais le crayon papier contribue lourdement à la destruction de l’environnement… Mujahid Emambokus, fervent défenseur de la nature, nous explique que pour produire ces crayons, il faut couper des arbres et suivre un processus de production qui a un impact conséquent sur la planète. Souhaitant être partie prenante de la lutte contre le gaspillage de ressources naturelles, il a lancé la startup Morivert qui a pour ambition de changer la donne à Maurice !
Le pays important près de 4 millions de crayons (crayons papier, crayons couleur, crayons mécaniques, etc.) chaque année. Mujahid Emambokus y voit une opportunité de participer activement au développement durable de l’Ile Maurice ! Il décide donc d’apporter sa contribution sur deux fronts : le recyclage du papier journal et la production d’un produit recyclé !
Objectif : recycler 1 tonne de papiers en 2022
Pour le premier volet de ses objectifs, il entame des recherches sur le recyclage, et se rend compte que les déchets papier n’ont pas une chance d’avoir une deuxième vie à Maurice. « J’ai réalisé que le recyclage existait, mais principalement que pour le plastique et l’électronique ; les déchets papier finissent généralement dans un site d’enfouissement. D’ailleurs, 14 % des déchets de Mare Chicose sont du papier type carton, etc. Aussi, certains groupes de presse jettent ou exportent les papiers et journaux invendus. Selon ce schéma, c’est une empreinte carbone supplémentaire avec l’exportation, une main d’œuvre sollicitée hors de l’île et de l’argent en dehors de nos frontières. Le pays n’en profite pas du tout ! », confie le fondateur et CEO de Morivert. 3 points de collecte sont depuis disponibles : un à l’adresse de Trampoline Ltée, un à Rose-Hill et un autre à Port-Louis. Morivert travaille aussi avec des imprimeries pour avoir sa matière première. De 10 kg collectés en 2020, en passant par 85 kg en 2021, Morivert a déjà dépassé la barre des 200 kg de papiers recyclés (papier journal) cette année… « Nous espérons pouvoir recycler au moins 1 tonne de papier à la fin de 2022 », souhaite le CEO. S’il a pour ambition de faire plus, le fait d’être une startup limite quelque peu le financement et la logistique… Mais c’est dans les projets confie Mujahid Emambokus.
Un crayon acheté, des graines plantées…
Quant à la production de crayons, elle devrait décoller cette année ! Après plusieurs tests, une fabrication à la main, des échecs et finalement la création d’une machine spécialisée avec l’aide d’un ingénieur, Mujahid Emambokus est fin prêt à produire et répondre aux attentes de sa clientèle ciblée, à savoir les écoles, les entreprises à la recherche d’un crayon papier publicitaire, les compagnies souhaitant offrir des cadeaux ou encore les hôtels. « Cela nous a pris un peu de temps pour trouver nos bases et la bonne formule, mais nous avons été patients. J’ai été très chanceux d’avoir le support de ma famille et de mes amis, aussi bien que l’accompagnement de SME Mauritius Ltd et de Trampoline Ltée. Avec l’aide financière et humaine (coachs, mentors, conseillers, etc.) de ces deux entités, Morivert est sur la bonne voie ». Toujours tourné vers la préservation de l’environnement, Mujahid Emambokus propose non seulement un crayon recyclé, mais aussi des graines à planter… Les crayons Morivert comprennent effectivement une capsule biodégradable contenant une graine d’une fleur, d’une herbe ou d’un légume que l’utilisateur peut mettre sous terre ! « Je veux laisser un bel héritage aux générations futures. C’est pourquoi les crayons Morivert encouragent les gens à mettre un plant sous terre. C’est comme si on rendait à la nature ce que nous avons pris… », souligne aussi Mujahid Emambokus.