Les Hôtels Attitude continuent sur leur lancée avec le projet Talk Series ! Le mois de la femme oblige, la deuxième édition était consacrée à la femme. Organisé le 9 mars dernier à The Ravenala Attitude Hotel, l’espace de discussion avait pour thème « Vers une société plus inclusive : le rôle clé du leadership féminin ». Au programme, 3 tables rondes avec des invitées renommées dans l’univers de l’entreprise, de l’art et de l’innovation. Une invitée surprise est aussi intervenue, l’animatrice française Flavie Flament ! On vous fait un récap des échanges entre ces différentes personnalités avec quelques-unes des meilleures citations et interventions…
Table ronde 1 : L’innovation et l’entrepreneuriat de demain
Animée par l’entrepreneure Lalita Jungee, la première table ronde réunissait Natacha Émilien, Chief Transformation Officer chez Eagle Insurance, Diane Maigrot, Directrice Générale de la Turbine et Yashmini Hazareesing, fondatrice de Ynut Healthy Bites.

À retenir de ce panel:
Natacha Émilien, qui est également la Fondatrice de la plateforme Board for Good a bien fait ressortir que les Boards ne devraient pas entrer dans le piège d’intégrer une femme, juste pour une question de quota ! « Il faut que la femme qui siège sur le board soit là pour ses compétences et pour ce qu’elle peut apporter de plus au conseil », insiste-t-elle.
Yashmini Hazareesing, qui a quitté le monde de l’hôtellerie pour des raisons de santé, n’a pas manqué de mentionner que les femmes devraient oser et prendre des risques. « Certaines femmes pensent que l’innovation est réservée pour des choses grandioses. Non, ce n’est pas ça. Si elles ont une idée — petite ou grande — il faut qu’elles viennent de l’avant. Elles doivent saisir les opportunités ».
Diane Maigrot a relevé un point très important au niveau du financement. Selon les statistiques, dit-elle, la femme entrepreneur a plus de mal à avoir un investissement des banques, des « corporate ventures » ou des « angel investors ». « Selon notre expérience, 95% des projets financés sont ceux portés par un homme. Cette situation est un véritable frein pour les femmes ».
Table ronde 2 : Le leadership féminin dans le monde de l’entreprise
Pour cette table ronde, c’est Aruna Pulton, coach en entreprise, qui a modéré les interventions de Sheila Ujodha, CEO de la MioD (Mauritius Institute of Directors), Vimi Appadoo, Directrice Générale de Dale Carnegie et Stéphanie Ng Tseung, Head of Cards à la MCB.

À retenir de ce panel :
Vimi Appadoo, qui forme des leaders — hommes et femmes — depuis des années, insiste sur le fait que le travail pour plus de diversité et d’inclusion doit commencer chez soi ! « Si l’on veut éviter les biais et avoir une société et un monde du travail plus inclusifs et divers, tout commence à la maison. C’est à nous de créer l’environnement que nous souhaitons avoir ».
Sheila Ujoodha a rappelé que le concept de plafond de verre existe depuis les années 1980, et que malgré la prise de conscience générale, la disparité homme-femme existe toujours en 2022. « Le MIoD a récemment réalisé une étude, et il ressort que les femmes à la présidence de conseils d’administration comptent pour 6%, alors que la représentation féminine en général est de 13%. Certes, il y a eu des progrès depuis la dernière étude de 2018, mais la progression reste tout de même très lente ».
Stéphanie Ng Tseung s’est, elle, exprimée sur le biais inconscient. Selon elle, c’est une réalité pour beaucoup de personnes. Il faudrait ainsi se remettre en question autant que possible pour changer notre comportement. La Head of Cards de la MCB a également fait un appel aux femmes pour qu’elles prennent plus de responsabilités. « Now it’s the time to shine! L’entreprise d’aujourd’hui a besoin des qualités féminines. Nous n’avons plus uniquement besoin du style “control and command”. C’est le moment pour les femmes de saisir cette opportunité ».
Table ronde 3 : Les femmes dans l’univers artistique et culturel local
Le troisième panel comprenait Mélanie Pérès, auteure et chanteuse, Baba Gaïa, peintre et graphiste et Shenaz Patel, écrivain. Cette table ronde était animée par Sheevani Needhoo du groupe Attitude.

Shenaz Patel, qui accorde une grande importance aux mots utilisés lors des discussions, a rappelé qu’il fallait faire attention aux termes « on donne aux femmes » ou encore « il faut permettre aux femmes de… » lors des discours en faveur de l’inclusion et de la diversité ! « Il y une citation qui dit « la liberté ne se demande pas, elle se prend ». Il faut être vigilant sur les mots qu’on utilise ». Elle revient aussi sur l’importance de la représentation féminine dans les livres pour encourager les femmes à s’affirmer. « Il est essentiel de créer des personnages femmes qui sont fortes ».
Baba Gaïa est revenue sur le syndrome de l’imposteur qui touche souvent les femmes. Elle laisse ici un message de persévérance aux femmes « Je ressens tous les jours ce syndrome de l’imposteur, mais je passe outre de ce sentiment ! Je suis persuadée que quand on veut quelque chose et qu’on a les capacités, on doit se donner les moyens de réussir. Certes, les difficultés existent, mais si l’envie est plus forte que les doutes, il faut avancer ».
Mélanie Pérès, enseignante et artiste, parle, elle, de la sous-représentation féminine dans le monde de l’art. « Je vis cette sous-représentation au quotidien. Mais cela ne m’empêche pas d’avancer ! Bien au contraire ! Je suis entourée d’hommes que ce soit à l’école où j’enseigne ou dans mon groupe de musique. Cela apporte son lot de challenges c’est sûr, mais il ne faut pas s’attarder dessus. Si les opportunités manquent, il faut aller les chercher ».
Flavie Flament, animatrice et auteure française

« Je dois dire que je suis admirative de toutes ces femmes qui ont partagé leurs témoignages et leurs analyses aujourd’hui. Ce que je retiens c’est qu’il y a des choses communes dans vos regards ; une liberté farouche. Il y a ce besoin de se déployer et de s’exprimer. Je ressens aussi ce goût de liberté et cette résilience. Vous ne voulez plus vous contenter de ce qu’on vous a donné ; il y a un besoin de provoquer des choses. Et ce qui me touche particulièrement, c’est cette sororité que j’ai ressentie ».