Selon les prévisions du dernier MCB Focus, l’economic outlook de la MCB, l’île Maurice devrait connaître une croissance de 4,4%, c’est une baisse de 0,4% par rapport aux prévisions émises par la banque en juin dernier.
Selon le dernier Economic Outlook du groupe bancaire MCB (MCB Focus No.85), l’île Maurice devrait connaître une croissance de 4,4% cette année-ci, après la contraction d’environ 15% de 2020. “Même si nous avons légèrement amélioré nos prévisions d’arrivées de touristes au dernier trimestre de l’année au milieu de la campagne de marketing efficace, en particulier en France qui est un marché clé, et les efforts visant à accroître la connectivité aérienne, notre pronostic de croissance du PIB de référence révisé représente une baisse de 40 points de base par rapport à nos chiffres de juin”, souligne l’auteur du rapport, le Chief Strategy Officer de la MCB, J. Gilbert Gnany.
Cette baisse dans les prévisions découle de l’impact du rebond plus lent que prévu des niveaux d’activité au cours du deuxième trimestre de l’année, de 18,8 % contre 25 % projeté %. La MCB révise également à la baisse ses perspectives pour des secteurs spécifiques, notamment les activités relevant de l’industrie « arts, spectacles et loisirs », en ligne avec les restrictions sanitaires en cours dans le pays et dans une moindre mesure, le sucre, sur fond de niveau de production inférieur aux attentes ainsi que l’impact du coût et des prix des intrants plus élevés sur la production réelle.
On apprend donc que la richesse totale générée dans le pays – mesurée par le PIB aux prix du marché – devrait désormais s’établir à environ Rs 463 milliards en 2021. “Mesuré en dollars américains, le PIB devrait se situer à 11 milliards de dollars pour cette année. Le PIB par habitant devrait s’améliorer légèrement pour atteindre 8 838 USD en 2021, tout en restant bien en deçà de son niveau d’avant la pandémie”, est-il souligné.

Au niveau sectoriel, J. Gilbert Gnany dit s’attendre à un taux d’occupation relativement élevé dans les hôtels 5 étoiles, conformément aux tendances observées aux Maldives et aux Seychelles, le taux d’occupation dans les hôtels les moins bien notés devrait rester plus modéré, est-il précisé.
Ailleurs, une forte reprise est attendue dans le secteur manufacturier orienté vers l’exportation à partir de sa base faible. Les opérateurs textiles bénéficiant de la baisse de la valeur externe de la roupie et une reprise des activités économiques dans les principaux marchés d’exportation. Une expansion appréciable est également prévue dans les activités de construction, en lien avec l’exécution en cours de projets d’infrastructure à grande échelle.
Pour 2022, la MCB table sur un taux de croissance de 6,9%, soit une hausse de 0,4% comparativement aux prévisions de juin dernier. “Tout en reflétant la base inférieure déclenchée par le rebond plus modéré prévu de la croissance du PIB pour cette année, cette prévision de référence actualisée capture : (i) des perspectives relativement plus favorables dans le secteur du tourisme avec des effets multiplicateurs sur le reste de l’économie au milieu de la reprise de la demande privée venant des marchés clés et en supposant une amélioration du niveau de connectivité aérienne associée à la sauvegarde de la viabilité de la compagnie aérienne nationale ; et (ii) une expansion plus forte de l’investissement national aidée par l’exécution de projets tant au niveau du secteur public que du secteur privé. Même si des coûts et des prix plus élevés des intrants mériteront toujours l’attention”, écrit J. Gilbert Gnany.
Inflation

L’économiste souligne que les pressions inflationnistes devraient, en effet, continuer.
L’inflation globale a atteint 3,4% pour les 12 mois se terminant en octobre 2021 contre 2,1% au cours de la période correspondante de l’année dernière. Pour sa part, l’inflation en glissement annuel s’est établie à 5,8% en octobre, contre 3,2% il y a un an.
Les pressions à la hausse sur l’IPC découlent essentiellement de la hausse des prix de certains articles tels que les cigarettes et les produits alcoolisés et de la répercussion partielle des coûts de transport plus élevés, des pénuries d’approvisionnement et de la hausse des prix internationaux des matières premières ainsi que de l’affaiblissement relatif de la roupie. Une telle dynamique devrait prévaloir au cours des prochains mois”, est-il souligné. Il y ajoute aussi l’impact des ajustements salariaux découlant du rapport du Pay Research Bureau.
Selon les prévisions du MCB Focus, le taux d’inflation (headline) devrait atteindre 4% pour le mois de décembre, et continuer à maintenir sa trajectoire ascendante au premier semestre de 2022, dépassant provisoirement la barre des 5% avant de reprendre une tendance baissière pour atteindre environ 3,7% en fin d’année.
Les risques…
La trajectoire de reprise prévue pour l’économie nationale envisagée dans le scénario de la MCB pourrait cependant être freinée par des risques considérés comme ayant une probabilité d’occurrence modérée.
Parmi, la propagation de variants de la Covid-19 plus transmissibles perturbant la dynamique de reprise localement et à l’étranger. Mais aussi de nouvelles vagues de variants résistants aux vaccins affectant la communauté locale et les marchés clés. Autres risques; est une reprise plus lente dans le secteur du tourisme; retards dans la mise en œuvre des plans d’assainissement budgétaire minant la confiance des investisseurs et exercer une pression sur la notation souveraine du pays avec des effets d’entraînement sur l’attractivité du Centre financier international mauricien; croissance plus faible que prévu des investissements à l’échelle nationale, provenant de retards dans la concrétisation d’engagements spécifiques, tels que ceux faisant partie du programme de décongestion des routes, Metro Express ainsi que des entreprises du secteur privé, y compris les villes intelligentes.